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    Les nouvelles du Mali
      20. déc.
      2017
      société
      0

      Il faut que l’AEEM disparaisse pour que renaisse l’école malienne

      L’USN. Union des scolaires nigériens.
      J’en tais membre. Je n’avais pas peur de la Caso qui nous protégeaient durant les marches.

      credit photo: ladepeche.com

      Je leur dois beaucoup de cette témérité que j’ai d’aujourd’hui.
      Je suis venue au Mali en 1998.
      J’ai découvert l’AEEM.
      J’ai vu que des dirigeants estudiantins pouvaient être des loups pour les étudiants.
      Je les ai vu frapper les étudiants qui osaient contester leurs propositions [ordres ] de grèves durant leurs Assemblées Générales.
      J’ai vu plusieurs loubards, des étudiants, n’avoir pour [études] que la protection du NABAB qui est le secrégé ( comme on dit ici au Mali), harceler les filles, chasser certains du dortoir pour installer leurs copines, acheter des beaux costards et faire la fête au Byblos.
      L’AEEM.
      La première fois que j’ai perçu une bourse d’étudiante, je me rappelle, c’était une demi-bourse et je ne savais pas exactement combien c’était. En fait je ne comprenais rien.
      Je voyais que certains avaient passé la nuit sur la colline ( de Badalabougou où se trouve l’adminstration de la faculté de lettres, langues, art et sciences humaines (FLASH)).
      Mon frère m’avait expliqué qu’on donnait 250 F CFA à quelqu’un pour qu’il mette ta carte d’étudiant dans un des lots pas trop éloigné du guichet.
      Je pensais que les 250 F suffisait pour avoir son argent rapidement.
      J’ai payé la somme durant 2 jours pour l’avoir le 3 ème jour sans rien donner pour voir un étudiant au sourire édenté, avec une gueule de dealer me prendre 15.000 F CFA sur mon argent sans rien l’expliquer.
      Depuis , je patiente que la marée d’étudiants avides de sous finissent pour partir chercher ma bourse. Sans tracas. J’étais bleue.
      Après je me suis endurcie. J’avais un ami Lepêcheur Nientao pour me faciliter les choses.
      L’AEEM est un prédateur qui doit disparaitre de l’école malienne.
      J’en suis convaincue.
      Après elle, nous nous attaquerons à cette corruption qui gangrène l’administration malienne.
      Il faudra seulement qu’une vraie justice qui tranche et condamne tout ce qui nous empêche d’avancer à l’école et partout au Mali.
      La justice pourrait permettre au Mali de renaître.

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      18. sept.
      2017
      Portrait
      4

      Boukary, le village se réveillera sur l’espoir…

      Boukary. Je ne sais plus quand nous nous sommes rencontrés pour la première fois, mais je me rappelle que nous préparions la formation Mondoblog à Dakar en 2013.
      Nous avions échangé les contacts et nous sommes devenus rapidement des amis. Et il était de ces amis qui cherchent des solutions à tous les problèmes que tu lui exposes.
      Parfois, je l’appelais pour lui dire « Boukary, trouve moi un accès Internet gratuit, j’arrive… » ou « Boukary, tu es où, je viens manger avec toi », et il avait toujours la solution. Il était toujours là.
      Enfin, tant qu’il ne s’agit pas de prendre l’avion.

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      Boukary en mission

      Oui. Boukary était le seul blogueur qui avait peur de l’avion, à ma connaissance, ignorant sciemment le personal branding pour prêter la vedette à ceux qu’il rencontrait…
      La culture malienne. Les traditions sont l’essence de ce héros qui su utiliser l’éducation et l’innovation pour connecter nos zones rurales au monde, mais aussi connecter le monde à cette richesse de notre patrimoine.
      Boukary, repose en paix.
      Tu resteras dans nos cœurs.
      Va en paix… Le village se réveillera sur l’espoir de cette jeunesse malienne consciente et engagée.
      Rien n’est trop grand pour Allah !
      Il t’a repris. Nous nous désignons.
      Mais nous gardons tes valeurs.
      Pour toujours.
      La tristesse n’empêchera pas au village de se réveiller.
      La peine non plus.

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      Boukary, mes larmes coulent, mais je me réjouis de voir enfin tes souffrances s’abréger…

      Cette maladie t’a rongé silencieusement. Nos efforts semblaient vains. Moi. Phil. Renaud. Bouba. Guindo. David. Emma. Abdoulaye Bah. …

      La liste sera longue si j’essaye de citer tous ces amis qui ont formé cette chaîne solidaire autour de toi, nous voulions tellement que tu vives. Que tu sois avec nous. Mais nous ne sommes que de simples mortels. Comme toi… nous partirons. Aussi… je te dis juste « au revoir frangin » !

      ɑlɑ kɑ hinε i la

      ɑlɑ kɑ i dɑ yɔrɔ sumɑyɑ Bukari

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      26. août
      2017
      Non classé
      2

      Kemi Seba ou l’activisme africain imposé

      Le buzz autour de l’activiste Kemi Seba, président du MDI ( Mouvement des Damnés de l’Impérialisme) et  d’Urgences Panafricanistes, qui a publiquement brûlé un billet de 5.000 F CFA, et son arrestation par la police sénégalaise sur plainte de la Banque Centrale de l’Afrique de l’Ouest, les réactions ont été fort diverse sur les réseaux sociaux.

      Et je constate clairement un verbe plutôt agressif des activistes du camp de Kemi Seba envers ceux qui trouvent inapproprié de violer la loi pour rentrer dans la victimisation.

      Mon impression est que les activistes du cercle de Kemi Seba sont en train de nous faire le même procès qui a été fait à Camara Laye quand le mouvement de la Négritude était à son paroxysme. Ils se donnent le droit de choisir les terrains sur lesquels tout africains qui se veut militants de la cause africaine ou panafricaine doit défendre.

      Ne pas baigner dans le courant qu’ils ont imposé signifierait pour eux être un esclave consentant et acculturé!

      Comment ne pas soutenir ce jeune et bel homme , qui a enfreint une loi qui vient directement de notre néocolonial ami la France, volontairement pour permettre que le débat sur la monnaie africaine encore sous contrôle de l’Occident à travers l’Empire colonial.

      Comment s’épancher dans un livre autobiographique alors que d’autres luttent pour magnifier la race noire par l’écriture ? La poésie ?

      Après nous avons vu où la négritude a conduit certains des membres du mouvement : président complètement manipulé par la France, dont certains poèmes insultent plus qu’ils ne magnifient la négritude.

      La relation intime avec les combats d’activiste

      Tout activiste a une relation intime avec les sujets qu’ils défends ou qu’il combat. Parfois il y va de façon systématique, refusant toute opposition, se donnant des titres et des sobriquets aux autres qui ne le soutiennent pas.

      S’il est important de reconnaitre que tous les aspects du néocolonialisme, notamment cette monnaie qui continue à être garantie par la banque de France, peuvent être combattus , il est aussi clair que l’activisme et le panafricanisme ne peut être aveugle ou imposé.

      L’activisme est une action intime d’abord, ensuite communautaire. Les activismes partent de convictions personnelles avant de s’engager dans des combats communautaires. Oui Kemi Seba mène une lutte noble. Oui son arrestation démontre plus que jamais que nos Etats sont contrôlés par la France.

      Mais ce n’est pas un secret!

      Le monde est aux mains de ces puissances coloniales depuis belle lurette. Oui, un activiste africains ne peut échapper à ce rejet de ce statut de personnage malnutri qui telle sous un soleil ardent pour nourrir son grassouillet maître.

      Comment ne pas s’indigner de voir nos matières premières et minières pillés ? Mais, il serait intéressant de se pencher sur le travail que font ces pseudo-esclaves pour voir les actions qu’ils mènent, les résultats qu’ils arrivent à avoir!

      Pendant que vous faites le buzz, eux sont engagés sur d’autres terrains. Nul n’a l’apanage du statut d’activiste. Ni du panafricanisme. Les insultes reviennent comme un boomerang.

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      13. août
      2015
      coup de gueule
      6

      Mais qui protège les casques bleus à Tombouctou ?

      Bamako, 22 juillet 2013 - Un Casque Bleu du Benin patrouille l'hôtel de El-Farouk lors de la première réunion du Comité de suivi et d'évaluation de l'accord préliminaire à l'élection présidentielle et aux pourparlers de paix au Mali. A Blue Helmet patrols the perimeter of El-Farouk Hotel during the Follow-up and evaluation Committee of the preliminary agreement meeting in Bamako. Photo MINUSMA/Marco Dormino
      Bamako, 22/07/2013 – Un casque bleu du Bénin patrouille devant l’hôtel El-Farouk lors des pourparlers de paix au Mali.
      Photo MINUSMA/Marco Dormino

      Quelle question saugrenue penserait celui qui observe les incessantes missions des casques bleus entre le sud et le nord du Mali.  » Qu’ils sont ingrats , ces Maliens ! la communauté internationale leur offre une superbe mission de maintien de la paix , avec des casques bleus  épris  de justice et de bonne volonté – entre autres !-  qui se font tuer dans des attentats et sautent sur des mines , et les voici à les dénigrer. Qui protège les casques bleus ? Quelle question !

      Pourtant cette question ne peut que vous venir en tête lorsque vous habitez une de ces zones « libérées » de l’occupation des « certains groupes armés », car il y a encore au nord du Mali , une zone qui reste aux mains des groupes armés remastérisés par la diplomatie internationale, suivez mon regard jusqu’à Kidal.

      Les casques bleus, sont partout, représentant différents corps de l’armée, tout type de grade, de galon, de nationalité, de toute ethnie – j’ai vu un casque bleu hindou qui portait son turban traditionnel et une belle et longue barbe à la place du « joli » casque bleu-parlant toutes les langues imaginables – du français à l’anglais en passant par l’arabe, le néerlandais, le haoussa, le wolof…-

      Mais, bien bizarrement, tu auras du mal à avoir une personne qui dira se sentir en sécurité à Tombouctou parce que les casques bleus sont là ! à y croire que l’ONU n’a pas demandé l’avis des habitants avant de renouveler le mandat.

      Bon , il faut reconnaître que ce serait difficile de ne pas renouveler ce mandat, la nette impression est qu’ils n’ont pas fini de s’installer ici , à Tombouctou. Il suffit de se rendre au port de Koriomé – entrée des véhicules venant du sud qui traverse le fleuve Niger- Il y a toujours « du Minusma » qui entre. Et en quantité.

      Mais PERSONNE ne se sent sécurisé par la Minusma.

      Certes,’ils ont des missions en brousse et ils entreprennent des missions conjointes avec l’armée malienne pour éradiquer le mal – je parle des poseurs de bombes et des hommes aux ceintures d’explosifs-, mais dans la vie de tous les jours, en ville, le casque bleu se comporte comme une star hollywoodienne avec des groupies. Seulement les groupies ne s’intéressent pas à la star dans notre cas. Nous les ignorons comme ils nous ignorent, relation : néant ! ce sont les enfants qui parfois par curiosité leur parlent.

      Notre impression ? Les casques bleus sont là pour se maintenir les uns les autres en vie. Quand ils descendent en ville pour un quelconque achat : des mangues aux couvertures, ils viennent nombreux. Certains font leurs achats et les autres montent la garde, armes braquées vers… nous !

      Ils ont peur des attentats, je comprends, mais nous aussi… difficile d’avoir une toute petite discussion sur le sujet avec l’un d’entre eux. Mais, hier, le poisson a mordu à l’hameçon !

      Je revenais d’Abaradjou, quartier au nord de Tombouctou. Un véhicule de casques bleus était stationné chez Madou secret – le marchand d’objets d’art dont les masques ont été saisis par « Ane-sardine » et brûlés comme nos dieux-. Deux casques bleuettes- c’est le féminin de casque bleu que j’ai trouvé- étaient arrêtées au bout de ma rue et des hommes au bout de l’autre rue.
      Je me suis débrouillée pour passer juste à côté d’un d’entre eux pour dire assez haut pour qu’ils m’entendent :
      -Qu’est qu’ils nous veulent encore ?
      Le casque bleu n’est pas resté figé comme d’habitude.
      -Nous ne vous voulons rien, nous sommes là pour vous !
      – On n’a pas cette impression, vu la manière dont vous vous surveillez arme au point, on a l’impression que vous êtes là pour vous défendre ai-je répondu en m’éloignant.

      Il faut reconnaître que 36 casques bleus ont été tués depuis juillet 2013 au Mali , il y a de quoi avoir peur. ils sont encore mieux que les soldats français qui nous obligent à quitter le semblant de bitume que nous avons à Tombouctou à chaque occasion. D’ailleurs, une fois ils voulaient m’empêcher de rentrer chez moi – toujours sur ma jakarta- parce qu’ils avaient quadrillé le secteur.  Ayant froncé les cils et montré mon intention de ne pas obéir, un autre soldat au regard vert est venu me demander doucement d’éteindre ma moto pour rentrer en la poussant « s’il vous plait madame ».

      Non, mais nous sommes des maliens chez nous, ou nous sommes redevenus des indigènes de l’empire coloniale de la France?  THIS IS THE QUESTION!

       

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      04. août
      2015
      coup de gueule
      0

      Le Mali, les attaques terroristes meurtriers et des communiqués de presse

      Haha !!!

      Ne pensez pas que je ris. Je ne ris point. Je pleure. Mais point de sanglot. Pourtant la douleur est là ! Lourde. J’ai mal.  Mal pour ces jeunes Maliens qui viennent encore une fois de perdre la vie «  comme ça ».

      Credit photo: Vieux Gassamba
      Inhumation des corps des gardes républicains tués dans l’attaque revendiqué par Aqmi. Credit photo: Vieux Gassamba

      Oui « comme ça » car je ne trouve pas de mot pour la qualifier. Ils ne l’ont pas perdu « fu » (pour rien pour traduire le bambanankan) car ils l’ont perdu en nous défendant.  Mort en portant les couleurs du Mali.   Ils sont morts mais ils ne quitteront jamais nos cœurs ! Que ces assassins voulant porter le masque de notre religion le sachent…

      Ce sont  nos soldats qui seront les futurs habitants de ce paradis d’Allah ! Ce sont eux qui auront droit aux nymphes, aux sources intarissables d’alcool qui n’enivre pas, ce sont eux qui seront dans la OUMMA du prophète Mohamed  (Paix et salut sur lui). D’ailleurs, ils ne sont pas morts ! Ils ne mourront point !

      De douleur, je ferai presque appel à la punition de Dieu sur ces semeurs de douleurs, ces tueurs de musulmans, qui se disent moudjahidines, combattants au nom de l’islam !  Mon œil ! Musulmans se disent ces tueurs, croyants ?

      Alla hou Akbar! disent-ils . Crime aussi grand que leurs crimes ! Tuer des innocents en criant le nom de Dieu. Le même Dieu que vous et eux adorent ! Quel sacrilège !

      Alla hou Akbar!  disent les mères de ces jeunes assassinés  dans la fleur de l’âge. Ils avaient tellement de projets… Ils sont morts seulement parce qu’ils sont  des maliens, parce que défendant une portion du Mali qui a longtemps été concédé au trafic de tout genre !

      Alla hou Akbar ! Nous, Tombouctiens, premiers musulmans du Mali, crions alla hou Akbar pour honorer le pouvoir de Dieu ! Quand Dieu reprend la vie de quelqu’un  pour apposer l’impuissance de l’homme sur la volonté de Dieu !

      Ces assassins en pantalons raccourcis crient Alla hou Akbar pour assassiner ! Pour tuer !

      Le poème de Birago Diop,  le souffle des ancêtres, me vient en tête…

      « […] Ceux  qui sont morts ne sont jamais partis »

      Enfin, ils ne sont jamais partis, pour moi, pour ce malien qui connaît de très près un de ces jeunes soldats assassinés dans leur sommeil.

      Pour cette mère, qui ne verra même pas porter l’ainé de ses enfants à terre, parce que l’islam – oui elle-même !- ne permet pas aux femmes de s’aventurer au cimetière.

      Oui, aucune des mères, des sœurs de ces soldats maliens  tués dans cet attaque synchronisée contre les famas – forces armées maliennes- la première contre une patrouille à Nampala et la seconde contre le camp des gardes dans la commune de Gourma-Rharous, à 120 km de la ville Tombouctou.

      De nouvelles pertes en vie humaine, et ce gouvernement malien qui continue  sur sa lancée, égale à elle-même, ayant pris cours chez ses amis de la communauté internationale qu’elle veut d’ailleurs dépasser.  Des maliens meurent dans des assauts d’hommes armés criant ALLAHOU AKBAR  dans un pays qui se dit souverain et que nous sort notre gouvernement ? Un platonique communiqué de presse. Froid. Insultant. Humiliant…on aurait cru qu’il s’agit du communiqué de la Minusma ou d’un quelconque organisme présent au Mali signifiant  son «  affection ».

      Oui ! Le communiqué du gouvernement est clair ! Des terroristes ont tué quelques soldats maliens, nous en sommes désolés pour leurs parents, mais  nous  tenions surtout à la poursuite du précieux accord de paix que nous avions pu enfin signer avec les chouchous de la république.   C’est l’occasion d’ailleurs pour nous l’occasion d’attirer l’attention de l’opinion publique nationale –enfin la partie de celle-ci qui s’y intéresse- et international,  que nous avons un blocage au niveau du comité de suivi de mis en œuvre du sacrosaint accord de paix.

      Vous pourriez trouver mon interprétation du communiqué du gouvernement malien cynique ; mais je pense que le cynisme est surtout de mise à leur niveau. Ils ont changé de porte-parole, mais c’est la même parole qui continue à être portée à nos oreilles.

      Les maliens de vers le sud (ils viennent d’un peu partout) se laissent abuser par cette supercherie autour du nord du Mali. Je ne sais plus le nombre de fois que j’ai évoqué ce holdup dont nous faisons l’objet au nord du Mali, mais je le répète : Il continue.  Il y a trop de choses non dites sur le conflit au nord du Mali.

      Pire, il y a trop de choses fausses qui ont été érigées en vérités parce que cela les arrangeaient. Ils pensent pouvoir refaire les choses comme  bon leur semble de Koulouba – le palais présidentiel malien- de l’Élysée – pas besoin de précision dans ce cas ou du bourbier de Kidal et des 10000 habitants qui parlent au nom de 700000 personnes parce qu’eux ont des armes et contrôlent les routes de la drogue.

      J’excuserai presque la communauté internationale … Elle ne connaît pas les réalités du terrain. Elle ne sait pas que l’occupation a porté un grand coup à la cohésion sociale ( victimes d’une panne (il y en a toujours sur ce tronçon Tombouctou-Douentza- nous nous sommes vu refuser toute assistance de la part des villageois des environs qui nous ont refusé même un bidon pour puiser de l’eau à leur puits à grand diamètre – eh oui il y en a au nord du Mali- .

      Mais devrais-je excuser ces faiseurs de directeurs nationaux chaque mercredi, qui n’oublie pas de profiter de leur poste de ministres au gouvernement des si généreux seigneurs Keita ? Oui se remplir des malles d’argent, remplir les poches de leurs proches, amis et même marabouts !

      Plus,  je lis le communiqué, plus la douleur se transforme en colère:  » le lundi 03 août, entre 4 heures et 5 heures du matin, des hommes armés non identifiés( ce terme me tue)  ont attaqué le poste de sécurité de la garde nationale du Mali de Gourma-Rharous, région de Tombouctou.

      Bilan:  11 gardes tués et 1 blessé. des renforts ont été dépêchés sur les lieux et une mission d’interception opérée dans la zone… » c’est incroyable ! mais à qui est destiné ce communiqué?

      Je ne peux les excuser…Nous perdons nos jeunes, nos frères, nos  amis, nos copains, nos coéquipiers, nos enfants…. Tués sauvagement par des personnes à qui ils ne veulent point donner de noms. Sciemment. Ils disent AQMI. TERRORISTES. ISLAMISTES. On ne dit plus ANSARDINE, on ne dit plus MNLA ou MUJAO.

      Pourtant nous  nous qui avions été leurs cobayes  durant l’occupation d’avril 2012 à janvier 2014 les avons bien vus ensemble. Oui tous. Certains individus changeant de camp au gré du détenteur du pouvoir ou du bizness  en vue.  Nous avions vu les émirs d’AQMI commander les généraux d’ANESARDINE.

      Nous avons vu ADAM l’algérien, bien connu pour être d’AQMI demander à l’ignoble HAMED MOSSA de relâcher sa prise sur les femmes de Tombouctou. Mais  bon ! Il faudrait que je vous dise que le gouvernement malien a libéré HAMED MOSSA sans aucun égard pour ses mille victimes féminines au lendemain de l’apposition de la signature du SIDATTI de Tombouctou au nom des groupes  siégeant à KIDAL – cherchez l’erreur géographiquement-.

      Le  gouvernement malien, aidé de ‘’sa ‘’ communauté internationale  s’est entendu avec ses groupes armés  de rebelles -ou non-, acceptant de leur refaire une virginité au nom du besoin de paix au nom de ce droit à l’autodétermination,  un droit qui semble n’être l’apanage que de certaines minorités .  Ils ont choisi les thèmes qui les arrangeaient le plus, fermant les yeux sur les plus gênants. Comme ce couple formé de deux adultérins  pris sur le fait qui  décident de continuer ensemble malgré tout. On oublie tout et la vie continue… personne n’évoque les infidélités de l’autre. Pire, chacun se sait incapable de fidélité ! Le trafic de drogue, Iyad Aghali, la mauvaise foi des signataires, la scission entre les habitants du nord, car deux des trois régions revendiquées étant  clairement loyalistes…

      Quand Birago Diop conseille : «  écoute plus souvent les choses que les êtres » il a raison.

      Malheureusement ! le gouvernement malien nous le prouve !

       

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      Article : Vivre à Tombouctou…
      société
      3
      8 juin 2015

      Vivre à Tombouctou…

      credit photo: Faty
      credit photo: Faty

      Vivre à Tombouctou…c’est habiter le bout de la terre pour ceux qui sont à l’autre bout de la terre pour nous aussi qui y vivons.
      Vivre à Tombouctou….c’est habiter une ville perdue dans le désert, où il n’y a ni eau ni électricité, pour ceux qui non seulement habitent loin, mais sont aussi amis avec les vendeurs d’illusions, ceux qui ont pris les armes pour réclamer l’indépendance. Comme si l’indépendance amènerait l’eau et l’électricité dès son obtention, comme par magie.
      Vivre à Tombouctou… c’est passer son temps à avoir peur pour les siens, les amis, les villageois des alentours qui sont obligés de prendre les chemins tortueux du désert vers Tombouctou afin d’écouler leurs denrées. Ils risquent à chaque recoin de se faire dépouiller de leurs biens et même des simples téléphones chinois par leurs prétendus libérateurs.
      Vivre à Tombouctou… c’est toujours hésiter avant de dire de t’envoyer des mangues de Bamako, car les indépendantistes s’attaquent surtout aux colis de mangues quand ils braquent les camions de transport qui quittent le sud. Bon, il faut dire que tout bon malien du nord (le citoyen lambda ou le voleur caché sous les dunes) adore les mangues!
      Vivre à Tombouctou…c’est certainement être un mort vivant pour ceux qui n’y sont pas et savent que vous luttez contre leur projet !
      Mais sachez que vivre à Tombouctou… c’est vivre dans un havre de paix malgré tout ça, car ton amour pour la ville t’apaise! Son mystère te transforme: demandez des exemples à Salem Ould Elhadj, l’historien de Tombouctou qui y vit, il te contera l’histoire de ses saints, des miracles de cette ville…Peut-être te parlera-t-il de mon grand-père, Alpha Bocar, ce marabout aveugle qui écrivait et lisait le coran pas en braille hein !

       

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      16. mars
      2015
      coup de gueule
      4

      je suis malien et j’étais Charlie

      Il était Charlie. Le premier Charlie parmi les présidents africains, chapeau noir, grand manteau noir et une belle cravate rouge, qui ressemble trait pour trait à celle du missionnaire français Voulet ou de Chanoine, ces deux explorateurs qui en ont fait voir aux indigènes de l’espace nigérien, brûlant et tuant sur leur passage.

      credit photo: www.rfi.fr
      Entre Hollande et Netanyahu s’il vous plaît! crédit photo: www.rfi.fr

      Pendant que d’autres présidents – ou ancien président- luttaient pour avoir une place de choix à côté du démocrate Hollande, lui n’a point eu à fournir d’effort. C’est à lui qu’est revenu cette place de choix et de rêve : marcher main dans la main avec Hollande, dénoncer cet acte barbare visant à décimer la rédaction du journal satirique français : Charlie Hebdo.

      Oui, il était Charlie, la télévision nationale était devenue Charlie. Tellement Charlie, qu’elle avait retransmis la fameuse marche ou le roi participa, avec l’air adéquat –et le style adéquat-. Certainement que le directeur a eu la même crainte que moi : des larmes présidentielles pour la mort injuste d’autres Français. Mais il faut dire que le Mali ne pouvait se permettre d’écart de conduite après tout le mal que la France s’est donné pour extirper le nord du pays des mains de pseudo djihadistes – pour la laisser entre celle des pseudo martyres -. Konna est inoubliable. Daniel Boiteux (c’est le premier militaire français qui est décédé à Konna) est inoubliable.

      Heureusement, si je peux m’exprimer ainsi en une telle circonstance, les larmes ne sont pas venues du premier rang !

      Un Charlie qui n’était pas sans connaître l’état de la liberté d’expression dans son pays. Un Charlie qui a dû apprendre que les Maliens n’ont point apprécié qu’il ignore la mort de 4 militaires maliens à Tenenkou, lors de l’attaque de cette ville de la région de Mopti, à 500 km de Bamako.

      Mais beaucoup de Maliens ont probablement compris que nous avons un président difficile à cerner. Un étrange personnage, qui apprécie – je ne sais pas s’il faut mettre ce verbe au passé vu le nombre d’inchallah qui parsèment ses discours- autant les bons vins que la vraie musique mandingue –la kora-, disposant de son propre modèle de couture en bazin, mais appréciant les trois pièces et la cravate pour son protocole et super fan de la sieste.

      Oui, il était Charlie, juste en janvier dernier. Nous avons à peine égrené un trimestre, que nous avons la preuve de notre réticence à ne pas croire à la « charlinité » de tous ces présidents africains qui attendent la première occasion pour s’en prendre aux journalistes. Des journalistes qui peuvent faire basculer l’opinion publique.

      Le journal malien le Reporter en a fait les frais cette semaine-ci. Le journal n’a pas tout simplement pas été imprimé-techniquement- parce que deux pages manquaient ! Haha… cela est la version visible de l’iceberg.

      En effet, le communiqué du journal -qui a pourtant pu paraître malgré les agissements de son imprimeur, Hippo Print- dénonce les interventions d’un ministre du gouvernement charlinien et de son fils auprès de l’imprimeur qui a servi d’intermédiaire – et peut-être aussi de mouchard dans l’autre sens-. Autant de pressions pour demander au Reporter de faire disparaître des articles s’attaquant à la ministre la Culture , de l’Artisanat et du Tourisme – et oui, gros portefeuille – et au fils et non moins député de la République, président de la commission défense, s’il vous plaît !

      Le journal ayant refusé, et craignant les foudres du pouvoir, l’imprimeur a tout simplement décidé «  qu’il n’avait simplement pas vu les articles incriminés, et que deux pages manquaient », victime lui aussi de censure, même s’il ne le comprend pas.

      Il est facile de se sentir envahi par l’émotion face à des crimes abominables, contre des hommes de presse devenus des cibles à cause de leur opinion et de cette liberté d’expression qui leur permet d’évoquer tous les sujets.

      Facile de se clamer démocrate sur tous les toits, voyager d’un pays à un autre et même créer un prix littéraire à son propre nom et celui de son épouse quand on est un président en exercice.

      Mais, MONSIEUR LE PRESIDENT CHARLIE, vous savez certainement qu’il est impossible de parler de démocratie sans liberté d’expression…

      Moi,  #JeSuisGaoTombouctouKidal, car les mêmes obscurantistes qui ont attaqué le journal Charlie Hebdo continuent à menacer ces trois régions du Mali.

       

       

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      Article : Accord d’Alger, enfin la paix au Mali?
      Non classé
      0
      5 mars 2015

      Accord d’Alger, enfin la paix au Mali?

      credit: Koulouba.ml
      Poignée de mains entre les délégations à Alger

      C

      Cela fait 4 jours que l’accord de tant de désaccords a été paraphé à Alger, sans les groupes armés composant la coordination des mouvements de l’Azawad. Cela fait 4 jours que je ne rate plus un seul journal télévisé pour voir les tentatives désespérées de ceux que la majorité des Maliens ont porté au pouvoir essayer de sauver la face, leur face de vendeurs de nation, de vendus.

      C’est seulement mon rationalisme qui m’empêche de dire que le président du Mali est le premier des rebelles, car lui et son parti– le parti de tous les Maliens qui veulent garder leurs postes ou en avoir de nouveaux au Conseil des ministres – font que les rebelles trônent à l’Assemblée nationale. Il nous a bien eu avec son discours à l’eau de nationalisme parfumé de populisme. Les Maliens ne pensaient pas du bien de ses prédécesseurs en élisant le descendant de Soundiata. 74% des voix des Maliens pour le Mali d’abord. Mais malheureusement, pour 100% des Maliens ; cela a été la famille d’abord, ensuite le confort du président qui s’est offert un jet dans des conditions de passation de marché bien douteux et les rebelles et leurs groupes armés à la fin.

      J’ai tellement envie de les insulter… mais quoi cela servira-t-il ? les Maliens sont endormis ; comme tétanisés par la dure vie qu’ils sont obligés de mener quand ils n’ont pas accès à une caisse de l’État pour se remplir les poches aux dépens des autres, si ce n’est de racketter les autres aux carrefours et autres postes de contrôle.

      Oui nous pauvres Maliens sommes comme fatigués de cette histoire, de cette guerre bizarre contre ces hommes bleus, armés jusqu’aux dents , venus de Libye qui ont décidé de créer un Etat sur les 2/3 du territoire malien en commençant par égorger une centaine de militaires en janvier 2012 pour faire fuir le reste et du même coup leur permettre de pratiquer le repli stratégique.

      De janvier 2012 à janvier 2013 grâce –ou à cause ? Quelle ingratitude penserait un français !- à Serval, la montée des djihadistes vers Bamako a été enrayée, les mêmes groupes armés qui s’étaient alliés à Aqmi pour et aux pseudo-djihadistes, saccageant tout ce qui représente l’Etat malien et toute infrastructure-même sanitaire-, jusque dans les villages à majorité touaregs – être touaregs était un des arguments pour justifier ces rebellions répétitives contre le Mali- ont eu une nouvelle virginité, oubliant crimes et fortraitures, servant de guides aux français dans l’Adrar des Ifoghas et se réarmant sous l’œil mécontent des militaires maliens stoppés aux encablures du fief des rebelles touaregs (en tout cas ils sont arrivés à convaincre le monde sur cet état de fait).

      Cet accord d’Alger, comme les précédents qui ont été signés chez notre grand voisin – qui semble épris de la paix au Mali-sont des sortes de boomerang qui résolvent le problème des rebellions touarègues du Mali de surface, en ignorant superbement les autres ethnies, leurs sentiments et même leur existence dans un territoire sur lequel les Touaregs et leurs alliés arabes – pour appeler un chat par son nom- sont minoritaires. Ces accords ne font que conduire doucement vers une scission du Mali, déjà que c’est le Sénégal qui nous a abandonné dans notre grande fédération du Mali. Maintenant les amis (si on peut les considérer comme tel) veulent nous aider à mettre fin à cette rébellion en fermant les yeux sur les exactions de leur amis (des vrais cette fois-ci !) rebelles.

      D’abord les accords Tamanrasset signé le 6 février 1991 avec l’insaisissable Iyad Aghaly, secrétaire général d’un mouvement populaire de l’Azaouad scelle la démilitarisation du nord du Mali. Les forces armées maliennes éviteront les zones de pâturage et les zones à forte concentration de populations dans les 6° et 7° régions actuelles dans l’article 6 de l’accord de Tamanrasset en plus de l’intégration des rebelles dans l’armée nationale, avec leurs grades dans les groupes armés. Ces accords ont été consolidés par le pacte national d’avril 1992.

      Ensuite viennent les premiers accords d’Alger qui ont la dénomination de « ACCORD D’ALGER POUR LA RESTAURATION DE LA PAIX, DE LA SECURITE ET DU DEVELOPPEMENT DANS LA REGION DE KIDAL » du 4 juillet 2006. Comme le précise le titre, il est surtout tourné vers la région fief, bizarrement, parce que arabes et touaregs des régions de Tombouctou et Gao y ont bien participé. D’ailleurs ils participent toujours ensemble aux chevauchées guerrières à dos de pick-up surmontées de mitrailleuses contre les soldats maliens. A y croire – et il faut le croire hein !- que la couleur de la peau à son importance dans cette importance dans cette histoire de rébellions répétitives au Mali. Encore une fois intégrations, postes juteux pour calmer les défendeurs de l’Azawad délaissé…

      Eh oui ! Je prends les armes pour dénoncer les manques dans ma région pour ensuite les oublier à la première occasion d’une vie meilleure sous des cieux occidentaux ! Et l’unité du Mali qui en ressort émietté malgré la réaffirmation d’un attachement – de qui même ?- au respect de l’intégrité territoriale et de

      L’unité nationale, il faut un peu favoriser Kidal qui était jusqu’ici défavorisé par la gestion étatique de l’etat malien.

      Pauvre chimère qu’est cet Azawad ! Prétexte à tant de peine, de douleur, de perte.

      Perte pour l’État, pour les habitants de ce territoire (nous et eux !).

      En dernier lieu, maintenant, l’accord que beaucoup qualifient d’accord du désaccord. On devrait dire des désaccords. Car le désaccord n’est pas unique et de vient pas d’un sens bien qu’il ait été conclu au bout de long mois de négociation et de ballets des délégations et représentants de groupes armés créés au fur et à mesure des changements de positions de leurs leaders.

      Il parait que la communauté internationale, entière, ne cherche qu’à mettre fin au conflit armé que connait le Mali depuis 2012. Le gouvernement malien qui voulait s’en tenir qu’aux accords de Ouagadougou (que je n’ai pas oublié mais qui était juste une étape des négociations avec les groupes armés) et voulait laisser pourrir la situation parce que se sentant en force, a été étonné de ne pas être surpris par la réaffirmation des forces en présence dans son nord. Il n’y a pas que les combattants de cette coordination des mouvements de l’Azawad (MNLA, MAA, HCUA), il y a le Gatia qui a pu changer la donne (de la CMA victorieuse de l’armée malienne malmenée suite à la visite de Moussa Mara à Kidal, suivi d’un autre massacre de fonctionnaires maliens et d’un cessez-le-feu obtenu par le président de la Mauritanie, Oud Abdoul-Aziz.)

      Eh oui ! Depuis que Serval a empêché aux militaires maliens d’entrer à Kidal, nous nous attendions à quelque chose du genre ! Nous avions été bien servi, Kidal est devenue une ville bastion de la rébellion, purifiée de toute population noire, où les femmes marchent pour soutenir tel ou tel chose  ou empêcher à telle ou telle personne d’atterrir à l’aéroport, que dis-je l’aérodrome – il n’y a pas d’aéroport à Kidal, trouvez la différence-

      Les autorités maliennes, clament à qui veut l’entendre qu’il faut faire des concessions pour arriver au plus difficile : la paix

      Pour cette paix, le Mali accepte ainsi d’entamer une marche vers un fédéralisme qui ne dit pas son nom, car cela n’est pas écrit en noir et blanc dans le document titré : « ACCORD POUR LA PAIX ET LA RECONCILIATION AU MALI ISSU DU PROCESSUS D’ALGER ».

      Ma ifestants à Kidal credit photo: maliactu.net
      Manifestants à Kidal
      credit photo: maliactu.net

      Pas seulement Kidal, mais tout le nord du Mali y est appelé « Azawad » bien que les villes de Gao et de Tombouctou ne se retrouvent pas dans ces revendications azawadiennes –ou -daises, c’est à qui mieux-mieux !-.

      Des précisions sont même données au terme Azawad dont l’appellation recouvrirait une réalité socio-culturelle, mémorielle et symbolique partagée par différentes populations du nord du Mali. Donc, les « représentants de l’Azawad », ces groupes armés, qui, il n’y a pas si longtemps faisaient alliance –tous- avec AQMI et les regardaient s’amuser avec des séances de flagellation publique à la place de sankoré, ont pu convaincre la médiation que nous sommes comme eux des indépendantistes nourris à l’eau de la charia, très sado, qui ne peuvent que suivre leurs maitres dans leurs idées. C’est incroyable !!!

      Je me demande vraiment dans quelle langue les populations non-arabo-berbères devront l’exprimer – en dehors du français- pour qu’on  les entendent un jour.

      En plus, ils se plaignent et semblent étonnés par la volte-face des groupes armés de la CMA qui ont refusé de signer l’accord le dimanche dernier à Alger en prétextant un mécontentement du peuple du même Azawad qui aurait manifesté dans trois villes (contrôlées par ces mêmes groupes armés) Kidal, Ber et Ménaka.

      Des photos démontrent que ce sont encore une fois les enfants et les femmes qui constituaient le gros de la foule d’une centaine de personnes, mais cela ne devrait pas les discréditer, d’ailleurs rien ne peut discréditer ces personnes, «  vaut mieux être dans le cœur de celui qui partage que sous ses yeux » dit le proverbe tombouctien et quand « c’est ta maman qui est aux commandes de la cuisine, ta part ne peut pas se perdre ».

      Mais seulement la lecture du dit-document à fait naitre plusieurs questions en moi.

      1. Donc ces personnes qui s’étaient rebellés une première fois puis ont été intégrées dans l’armée malienne, puis sont repartis avec armes et véhicules et ont abattus soldats et civils maliens vont être réintégrés encore dans cette même armée ?
      2. Cet accord signé avec ces groupes armés inclut-il explicitement AQMI  qui n’est pas encore à terre et continue à se terrer dans les grottes du désert ?
      3. Pensez-vous que ces groupes armés vont respecter un mot de cet accord  alors qu’ils n’ont pas respecté les précédents ?
      4. Le gouvernement malien va respecter cet accord avec cette gestion coloniale et fortement centralisée de l’administration ?
      5. Les populations du nord du Mali (moi compris) qui ne se retrouvent pas dans les dites réalités socio-culturelles de cet « Azawad » sont-ils obligés de respecter un accord qui ne les prend nullement en compte ?
      6. Quand l’accord soutient qu’il faut une meilleure représentativité des populations du nord dans les institutions et grands services de l’État, s’agit-il de toutes les populations du nord du Mali ou seulement des membres de ces groupes armés et de leurs soutiens dans les trois villes de Kidal, ber et Ménaka ?
      7. L’article 14 de cet accord soutien que l’État s’engage à mettre en place d’ici 2018 un mécanisme de transfert de 30% des recettes budgétaires de l’État aux collectivités territoriales sur la base d’un système de péréquation avec une attention particulière pour les régions du nord. Cet article me gêne en plus de l’interrogation sur les raisons d’un tel favoritisme. Ne va-t-il pas sceller le clivage entre les maliens du nord et ceux du Sud ? pourquoi une attention particulière pour les régions du nord alors que nous savons tous que le Mali est l’un des pays les moins développés du monde.

      En tout cas, « la paix est un comportement » dit le vieux sage Houphouët Boigny, c’est plus qu’une petite signature, nerveusement gribouillée au coin d’un document dans un grand hôtel… sachez-le !

      Les populations en ont besoin pour vivre. Simplement vivre !

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      Article : A Tombouctou, même pas une trotteuse…
      société
      4
      8 février 2015

      A Tombouctou, même pas une trotteuse…

      Une journée presque comme les autres…  A Tombouctou.

      Tombouctou  credit photo: Faty
      Tombouctou, crédit photo: Faty

      La vieille ville essaye d’ignorer ce qui se passe autour d’elle pour subsister… exister. Vivre. Tombouctou respire une grande tranquillité. On dirait qu’elle ne se trouve pas dans cette zone de grande insécurité qui fait la Une des journaux d’information et autres magazines des grandes chaînes occidentales. Ceux qui craignaient de venir et voulaient rester à Bamako contre vents et marées trouvent la cité des 333 saints trop calme. Surtout la nuit. Mais c’est cela Tombouctou, leur répondis-je, dans un éclat de rire. Nous sommes tranquilles ici.

      Aucune inquiétude ne peut être lue sur le visage des habitants qui continuent leur vie si particulière. Une vie ponctuée par les cérémonies grandioses de mariage, les baptêmes qui se prolongent jusqu’à la nuit, avec ses griots habituels dont le charismatique Mallé Hamadoun, préféré des femmes, toujours habillé d’un boubou neuf. Il faut dire que dernièrement la moisson est plutôt généreuse. Les gens, surtout les femmes se rattrapent dans ce que j’appelle gaspillage et futilité. C’est à qui donnera le plus de pagnes, d’argent aux griots et autres personnes de castes ou qui se proclament telles et parfois t’agressent pour un billet de 1 000 F CFA.

      Une journée presque comme les autres… d’avant ces pseudo adorateurs d’Allah qui n’ont aucun respect pour l’être humain. Ils se disent fidèles à la Sunna (tradition) du prophète – Mohammed paix et salut sur lui- et pourtant ils semblent ignorer tout du respect qu’il avait pour la vie humaine. Ce ne sont que des sbires des cheikhs qatariens -qui s’amusent en regardant des courses de chameaux montés par des enfants (esclaves) ou en séjournant dans des hôtels high-tech qui achètent pour mieux en jouir ou achètent des clubs européens de football en difficulté à coups de pétrodollars.

      D’ailleurs, je n’arrive pas à comprendre ce mot islamiste.

      Est islamiste celui qui tue pour défendre l’islam ? Qui tue et maltraite même des musulmans ?  Ces gens – les soi-disant islamistes- ne font que nuire à une religion qui est bien éloignée de cette violence, de cette barbarie. L’islam est partage, amour, respect, modération… il l’était à Tombouctou depuis des millénaires. La venue de ces barbus qui entrent dans la grande mosquée avec leurs sales et grosses chaussures n’y a pas changé grand-chose. La sagesse a recommandé la modération. Ils partiront comme ils sont venus nous trouver chez nous. Allah nous voit tous et sait, qui est croyant ont prêché les marabouts à Tombouctou. Ils ont eu raison. Pas un habitant de la ville n’a pu être une victime de ces barbares.

      Pendant presque une année, la ville de Tombouctou, son patrimoine si précieux pour l’humanité, ses manuscrits millénaires, ses habitants, ses traditions… ont été les otages de ces barbares. Elle a attendu, patiemment. Un 11 janvier le calvaire a pris fin.

      Ainsi, on dirait que Tombouctou veut effacer cet épisode douloureux, ce passage – espérons que c’est le dernier- des narcotrafiquants qui se réclament djihadistes qui a obligé chacun à faire profil bas. Sous le règne d’Ansar Dine tout rassemblement était interdit. Plus de faste pour les mariages qui se déroulaient uniquement à la mosquée, sans tam-tam, ni kôlô (petits tambours en peau de chèvre que les femmes tiennent d’une main pour le frapper de l’autre). Pas de mairie – c’est ainsi qu’on appelle le mariage civil à la mairie- ni de cortège faisant le tour de la ville tambour battant. Tous les mariages célébrés durant cette crise l’ont été dans le silence.

      Je suis retournée dans ma ville natale si aimée depuis octobre dernier…  Quel soulagement ! beaucoup , comme moi, ont pris la route piste du retour, préférant fuir Bamako surpeuplée.

      Tombouctou, crédit photo: Faty

       

       

      Tombouctou, credit photo: Faty

      A Tombouctou, la vie est plutôt tranquille, presque arrêtée. Les hivers sont rudes, les vents sifflent et irritent la peau de celles qui ne portent pas le voile. Malgré le vent je décide de sortir. Maintenant que ma fille va à 4 pattes, je me suis dit qu’il fallait lui trouver une trotteuse. Elle en a besoin. Moi aussi. Elle fera moins de dégâts. Elle tombera moins.

      Et me voici assise derrière ma petite sœur, sur sa Djakarta – elle est meilleure conductrice, croyez-moi – direction « foire yobou » «  marché de la foire ». C’est le marché le plus éloigné de chez moi. Nous avons fait le tour du marché, scrutant les étalages.  Pas la moindre petite trotteuse. Peut-être que les commerçants qui pourraient avoir l’engin hésitent encore à venir. Ils sont été les victimes de la destruction rageuse des troupes du MNLA & Co. Ils réfléchissent avant de rouvrir.

      Maintenant faut redescendre, voir s’il y en a au grand marché «  yobou ber ». Encore une fois rien. Que de la farine, du savon, des voiles (oui !!! les mêmes qu’Ansar Dine a voulu se convaincre d’être l’ initiateur du port à Tombouctou, alors que les femmes le portent depuis bien longtemps), du thé. Des biscuits secs – que nous appelons biscuit dogon – Mais pas de trotteuse.

      Une petite distance sépare le marché le plus fréquenté de Tombouctou –même des casques bleus- : ses ruelles sont encombrées d’ustensiles. Le marché des habits de seconde main provenant d’Europe qu’on appelle yougouyougou est bien florissant. Celui des couvertures et des tapis qu’apportent les commerçants arabes aussi, malgré les coupeurs de route et les assassinats dans cette communauté… Aujourd’hui, la brousse semble inhabitable. Beaucoup de ces nomades sont visibles en ville. Ils sont reconnaissables à leurs habits pas très propres de couleur bleue de préférence pour les hommes et les femmes, allez comprendre pourquoi !

      « Incroyable, mais pas une trotteuse dans la ville mystérieuse, Il me faudra trouver une solution de rechange » dis-je à ma sœur quand au bout de la rue pavée devant laquelle s’asseyent les femmes de « taara bongou » (des femmes qui font du maraîchage aux alentours de Tombouctou), on voit une trotteuse devant la boutique d’un grand supporter du Real Madrid.

      Mais très vite nous déchantons, la petite barre par laquelle je veux prendre la trotteuse me reste en main… je me demande dans quelle province de la Chine celle-ci a été fabriquée.

      En somme, pas de trotteuse… il y a la Minusma, des voitures de toutes marques, des casques bleus et des hommes de toutes les nationalités imaginables à Tombouctou, mais impossible d’y trouver une petite trotteuse.

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      Tombouctou au féminin

      Auteur

      L'auteur: Faty
      Formation de psychologue, enseignante d'abord ensuite beaucoup d'autres métiers. ..engagée jusqu'au bout et eternelle amoureuse de sa ville natale , Tombouctou.

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