Petit accident entre femmes

crédit Photo: Faty
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Bamako est une ville très particulière quand on se réfère à la circulation routière. Le nombre des motos étonnera celui qui vient d’autres cieux (à part Ouagadougou qui est pareille). L’étonnement ne serait pas dû aux couleurs variantes (et parfois criardes) des motos, à la vitesse frénétique des conducteurs (mais possible), ni à leur coiffure à la Balotelli. Non, ce sont les conductrices qui détonnent à Bamako.

Ici, les filles sont folles de motos et c’est de l’euphémisme. Tu veux draguer une jeune midinette à Bamako ? Tu as intérêt à avoir une belle Djakarta qu’elle pourra enfourcher quand elle le voudra.  Si elle est gentille elle te le laissera et exigera tu lui en achète, sinon mon ami,  tu es mal barré.  Tu es chanceux si tu parviens à te trouver une copine aux parents assez riches pour lui en acheter une.

Il n’y a pas d’âge ou de type de femmes pour conduire une moto. Toutes en conduit. Les adolescentes, les femmes jeunes, moins jeunes, grandes, courtes, grosses, noires, blanches ou sérieusement dépigmentées.

Il n’y pas aussi de métier pour cela, à part qu’il est possible de croiser des femmes travaillant pour des projets en brousse conduire des DT, des motos de 125cm tout-terrain, ou d’autres motos qui sont vues comme masculines.

Hier en revenant d’une course en ville, j’ai assisté à un accident des plus étonnants. Au lieu de créer la compassion, il faisait plutôt rire les passants.

Une fille élégante, vêtue d’un pantalon noir collant à ses jambes fines et d’un joli body orange agrémenté de grands verres fumés et d’une chevelure longue et châtaigne venait à toute allure. Elle avait une passagère qui semble être sa sœur (à cause de leur ressemblance) derrière. Une autre fille, tout autant élégante, avec un habillement fort ressemblant à celui de la conductrice, à part les couleurs qui sont différentes, arrêtée sur  le bord droit du goudron voulu traverser juste au moment où la moto arriva à son niveau.

Le choc entre la piétonne et l’engin était pratiquement inévitable. La conductrice freina brusquement, évita la passante mais s’écrasa sur le côté. Les deux tombèrent justement sur la passante. Elles se relevèrent ensemble. Plus de peur que de mal, semble-t-il, mais juste à côté de la moto une perruque. La conductrice et la passante sont têtes nues.  Toutes deux coiffées comme des garçons. Des élèves policières ? en tout cas cette coiffure n’est pas commune pour une femme au Mali, même si elle est fréquente en Côte d’Ivoire ou dans d’autres pays limitrophes. Elles portent toutes deux des perruques. Donc il en manque une.

Non ! la passagère de la moto avait récupéré la perruque de sa sœur pendant que celle-ci essayait d’extirper sa jambe d’en dessous. L’habillage en plastique a pris un sérieux coup et des morceaux trainent sur la chaussée. Les femmes se mirent aux bords pour se disputer pendant que les passants regardent la perruque en riant.

 

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faty

Commentaires

Serge
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très drole en effet, mais vaut mieux ça que la vision du sang...

Faty
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Tu as raison serge, mais sais-tu qu'elles ont passé un bon moment à se crépir ce qui reste du chignon?

Kany
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En lisant ton article je pensais à cette chanson de papson chanteur ivoirien: " Bamako oh , ni moto ti fè, i tè mousso soro" ( si tu n'as pas de moto, tu ne trouveras pas de femmmes).

Amidou SAKA LAFIA: Prince-Griot
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L’excès de vitesse, le manque de courtoisie, la conduite en état ébriété et en général le non respect de règles et prescriptions routières occasionne le carnage routier dans la plupart des pays en développement.