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Lettre ouverte d'une Malienne à son président Dioncounda Traoré

 

Bonjour cher président,

Vous devez vous demander qui est cette jeune femme qui pousse l’audace jusqu’à ce point, mais écrire cette lettre me tenait à cœur.

Je n’ai point voté pour vous la dernière fois (vous n’étiez même pas candidat), ni pour votre parti  et je ne vous cache pas que je n’ai pas sauté de joie quand on nous annoncé que c’est vous qui serez notre président. Mais cela ne m’a pas empêché de regarder religieusement votre investiture et d’essuyer discrètement une larme du bout des doigts à l’angle de mes lunettes. Et  quand à la veille de la fin de la fameuse quarantaine vous avez été agressé par ces gens que je n’ose pas qualifier  je me suis sentis touché dans mon âme et mon corps. C’est comme si une autre parti du Mali était encore occupé,  une rage indéfinissable m’a envahi exactement comme ce que je sentais le jour où j’ai été obligée de quitter ma ville natale parce que des barbus à la peau couleur de lait l’ont occupé. C’est comme si l’on s’en prenait à mon propre père.

Comment cela peut-il entre possible ? Et il y’en a qui osent dire défendre la démocratie « notre démocratie » alors qu’en fait ils font tout pour faire faire du sur-place  au payset nous maintenir dans cette situation chaotique.

Monsieur le président , je n’ai pas compris non plus cette attitude que le Mali a eu face à cette crise : des militaires qui s’entretuent au lieu de partir délivrer le nord (je sais qu’elle est complètement désorganisé grâce au coup d’état et n’est pas assez bien armée), l’école qui continue tranquillement au sud alors qu’ils y a des milliers d’enfants maliens aussi qui n’étudient pas parce que leur parent ont décidé de rester en zone occupée  et ces  tous ces élèves déplacés qui n’avaient pas eu le temps de faire la moitié du programme et qui ont composé et ont fait des examens pour ne pas passer ? Et les enseignants redéployés ? Et tout le petit monde redéployé en fait ?

Monsieur, cette lettre n’a point pour but d’indexer ni de vous accuser d’abandon, mais seulement vous faire part de mes préoccupations, des questions que je me pose, que je veux vous poser.

Je sais pouvoir compter sur Vous, sur le Mali et notre Armée.

Je  sais  que  vous le savez, mais je vous  assure que cette rébellion organisée d’abord autour de l’ethnie touareg ne pourra pas tuer mon amour pour mon pays. Il y a beaucoup de maliens de cette ethnie qui ne sont pas avec ces bandits de grands chemins  et sont victimes comme moi et sont considérés comme des rebelles à tort. Je me refuse à accepter comme eux ce sobriquet d’azawadienne car ce pays n’existera jamais avec l’aide Dieu.

Je sais pouvoir compter sur vous pour nous libérer de ce joug qui se dit djihadiste nous souffrons beaucoup acceptons la situation  avec résignation car  l’espoir que le Mali reviendra est plus fort que tout.

Monsieur  le président,  je sais compter sur vous pour lutter pour qu’il le reste.

J’espère fêter le Mouloud à Tombouctou, sous le drapeau malien comme protection, libre de m’habiller comme je le veux, de sortir quand je veux, d’aller où je veux avec qui je veux comme avant.

Et que Dieu préserve le MALI !

Une  Malienne

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Auteur·e

faty

Commentaires

Maiga Assoumane
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Ma soeur,
J'espere que le President Int. t'entendra. Et J'espère aussi que la strategie en cours de preparation par le Mali et ses pays amis va contribuer a libérer le nord très rapidement et redonner espoir a nos vaillantes populations. Courage!

Faty
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je ne sais pas , comme je n'ai pas respecté le protocole... la colline de Koulouba n'est pas facile à franchir tu sais, peut être arrivera-t-elle à son destinataire?