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Les amis je suis à Tombouctou

SUR LE BAC VERS TOMBOUCTOU

Vendredi 19 octobre 2012 je quitte Bamako ; direction Tombouctou ma demande de permission d’absence résolument déposé à l’hégire. Je vais à Tombouctou pour quelles raisons ?

J’ai longtemps hésité avant d’amener finalement mon appareil photo, mais finalement il se retrouva bien au fond de mon sac à main, prendre des photos est presque convulsif chez moi.

Des pannes ont ponctué un voyage avec un seul contrôle d’identité à Sévaré  et une fouille des bagages à sa sortie en territoire libre (je ne veux pas écrire malien car tout le territoire est malien). Le premier poste de contrôle en zone occupé est  à Douentza où l’identité nigérienne du Djihadiste qui est venu nous scruter nous m’a pas échappé. De l’ethnie peulh, il s’est adressé à nous en djerma.

–          Vous  venez d’où ?

–          Sévaré

–          Vous partez où ?

–          Tombouctou

Pendant notre petite pause-déjeuner au restaurant, nous posions des questions des petites questions pour avoir des nouvelles. Qu’ont fait les islamistes ? Est ce vrai que le MUJAO est très dure avec la population ? Que s’est-il passé dernièrement ?

–          Ils sont très durs entre eux. Dit le vendeur de viande grillé

–          Comment ça ? qu’ont-ils fait ?

–          Le vendredi dernier ils ont chicoté un d’entre eux qui était même un chef qui est tombée sur la femme du gardien du château (cela veux dire violer en sonrai mais je vous précise juste que ces propos sont à  prendre avec des grandes pincettes car la capacité des gens à arrondir les angles  a été agrandis par la situation !)

–           Et ils l’ont seulement chicoté ?

–          Oui il a été  aussi démis de ses fonctions. Il a fait un bon temps à déambuler entre nous ici avant de partir.

–          Ils sont nombreux maintenant ?

–          Oui un renfort de vingt voitures est venu de Gao

–            Et l’école ?

–          Ils ont parlé d’ouvrir les medersas mais nous ne voyons rien et d’ailleurs personne n’ira étudier dans ces conditions même les anciennes medersas ont formé.

A la sortie de la ville le contrôle a été également fait par un peulh, mais celui-ci ne parle pas une autre langue  et le chauffer lui disait d’une voix dépité.

-Hey personne ne parle peulh ici !

Sans nous faire descendre il a soulevé le tapis qui recouvre le tableau de bord, a pris en main le lecteur mp3 que le chauffeur y avait caché, l’a regardé sous toutes les coutures sans comprendre de quoi il s’agissait et sans oser demander pour ensuite le remettre en place et de nous laisser continuer.

 

Il nous a laissé partir sans aucune forme de procès alors que les autres du poste  ne daignait même pas nous regarder, un d’entre eux avait un téléphone thuraya qu’il dressait vers le ciel par des gestes brusques certainement à la recherche de réseau (alors que c’est un téléphone satellitaire !, je me demande où ils sont partis chercher ces combattants quand nous les avons dépassé nous avons tellement ri de la situation).

La dernière escale avant Tombouctou est Bambara Maoudé, une petite bourgade qui dispose quand même du réseau téléphonique. Là aucune présence d’islamistes. Le restaurateur a même un lecteur DVD qui diffuse un film de Noliwood  sur un petit écran.

Au fleuve, 95 km plus loin nous avons attendons longtemps le bac pour traverser et entrer à Tombouctou dans les tantes des  pêcheurs qui y fond du petit commerce. La petite insulte d’une mère envers son enfant me fit faire un constat qui me rassura en fait : la population ne va pas adhérer à aucune des idées  des occupants, qu’elles soient séparatistes  (MNLA) ou islamiste (ANESARDINE).

–          Regarde-moi sa corpulence, il est maigre ont dirait le jumeau d’un « islamique » ! (c’est ainsi qu’on les appelle ici).

La traversé a été longue mais quelle joie d’arriver au bout de deux jours à l’entrée de ma ville natale (entrée que je ne reconnais pas aussi !).  Un poste de contrôle fait de barre fer qui coupe la route et rend le passage étroit. A gauche est rangée un long char de couleur verte qui à du appartenir à l’armée malienne  de par l’immatriculation (j’ai bien envie de prendre une photo mais la mésaventure de Konna  avec les militaires maliens qui voyaient un espion en moi en voyant mon appareil photo m’en dissuada).

La grande plaque qui dorénavant faisait la publicité pour une banque de la place est couverte d’écriteaux en gros : bienvenue à l’entrée  la porte d’application de la (charia) Tombouctou (la parenthèse pour charia n’est pas de moi hein !).

En ce qui concerne la vie de Tombouctou, les changements, les abus faits  aux femmes ainsi que les petites histoires drôles qui concernent les barbus je vous donne rendez-vous dans d’autres posts.

 

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Auteur·e

faty

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