L’histoire serait rocambolesque, presque drôle si ce n’était sous un décor bien triste: Depuis le 31 mars 2012, la ville de Tombouctou est sous le joug des islamistes qui ont pris la place de l’Etat après le « repli stratégique » des militaires maliens. Les premières victimes de cette occupation sont les femmes, qui jusque-là libres sont obligées de se voiler encore plus (car le voile elles le portent à cause du vent et du sable).
La police islamique d’ANESARDINE n’hésite pas à fouetter des femmes en plein rue ou à les poursuivre dans les ruelles de la vieille ville, entrant jusque dans les vestibules… Aujourd’hui les femmes ont décidé de révolter en se déshabillant d’abord et en marchant vers la police islamique.
Ce n’est pas la centaine de femmes qui ont marché vers l’ancien bâtiment de la BMS qui se s’est déshabillée, mais seulement trois vieilles femmes qui ont exprimé leur ras-le-bol : il s’agit des vieilles femmes touaregs qui vendent leur poisson au marché de Yoboutao, qui comme toute poissonnière respectable ne lésinent pas sur les insultes (je ne vais jamais seule acheter le poisson à cause de leur habitude à blaguer et à insulter facilement et sans raison).
Comme à leur accoutumé maintenant, une patrouille de la police islamique composée de deux hommes faisait sa ronde quotidienne au marché, à la chasse aux femmes mal-habillées. Ayant dépassé la partie des vendeuses de légumes, kalachnikovs aux les épaules, ils se sont dirigées vers trois vieilles femmes vendeuses de poissons, bien couvertes. Ils leur ont dit qu’elles n’étaient pas habillées comme le voulait la charia. Les femmes entrèrent dans une colère noire et enlevèrent tout ce qu’elles avaient comme vêtements en leur criant qu’elles en avaient marre d’eux et de leur charia !
Surpris? Abasourdis? Dépassés? Paniqués? Je ne sais quel verbe utiliser mais je sais quand même qu’ils sont resté ébahis une bonne dizaine de minutes à voir ces vieilles femmes nues qui entraînèrent toutes les femmes avec elles pour une marche de protestation vers les locaux de la police qui ne sont pas loin du marché, avant de tirer en l’air pour alerter la base qui encercla rapidement le marché.
Elles furent dispersées par des coups de feux en l’air, pendant que quatre ont été arrêtées (pour connaitre la raison de leur colère, prétend ANSARDINE). Comme elles refusèrent de parler sous cette contrainte contre laquelle elles protestent, elles furent libérées et c’est une autre du nom de Tina, habitante de Bellafarandi (un quartier de Tombouctou) qui expliqua tout le ressenti des femmes qui ne veulent plus voir ces étrangers les déranger pour cette histoire de charia. « Nous étions musulmanes avant que leurs mères n’accouchent de ces m… que nous ne connaissons même pas, même leur chef Mohamed Moussa n’est qu’un coureur de jupons ! »
A la tombée de la nuit , la ville des 333 saints est plongée dans le noir(délestage oblige) mais le cœur apaisé, enfin une réaction, peut-être de l’espoir ?
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