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Tombouctou, la liberté retrouvée !

plus de "charia"pour punir
Plus de « charia »pour punir

Ce titre n’est point consécutf à la  reprise de la Ville des 333 saints par les armées française et malienne, mais ce sont les témoignages que j’ai recueilli de personnes proches ayant quitté Tombouctou seulement la semaine passée. Il y a entre autres, ma petite sœur cadette, ce n’est pas pour vous raconter ma vie, mais elle est arrivée avec une cousine pour assister à un mariage à Bamako.  Ce mariage constituerait un billet à part si j’avais le temps de le rédiger. Vous avez dû remarquer  mon silence depuis deux semaines, si vous suivez mon blog: organiser un mariage à Bamako selon les traditions songhoi n’est pas facile. Je suis même un peu honteuse d’avoir un peu déserté mes classes, car j’ ai  tellement chômé- c’est ainsi qu’on dit au Mali pour parler des absences délibérées du travail- combien de tours au marché?que de choses achetées ! Cela va des ustensiles de cuisine aux habits en passant par les babioles pour décorer.

« Nous avions tort de  rester avec ces gens- à Tombouctou ! Nous les voyons partir et venir, on se disait qu’ils allaient partir comme ils sont venus, mais non, ils ont mis des bombes et des mines dans les lieux stratégiques de la ville notamment à la grande mosquée. Heureusement que c’est une ville bénite et c’est seulement la pluie des deux jours qui ont suivi la fin de l’occupation qui nous  a sauvé car elle a empêché à leur bombes de sauter » me confie-t-elle. En jetant son foulard par terre.

Je lui fis remarquer qu’elle venait d’une zone où le port du voile intégrale était obligatoire et qu’elle l’a porté pendant neuf mois comme un enfant.

« Wodi dassé na yer fara’nda ga ,» me répondit –elle en sonrai. Pour faire le traducteur : «  C’est pour ça que nous en sommes fatiguées, il faut que l’air  touche nos peaux aussi maintenant ». Je vous fais remarquer qu’aucune de ces tombouctiennes ne porte de boukha, ni  le voile des femmes arabes du désert qu’Anesardine avait rendu obligatoire  et qui, à mon avis démontre le côté ethnique et les velléités de faire dominer la culture arabe. Bien sûr,  il y a d’autres  preuves, comme la manière que je qualifierai de bizarre qu’avait leur « justice islamique » de rendre ses jugements  étaient fonction de la couleur de la peau. Mais, mon blog ne sera point la tribune de la séparation entre les races qui peuplent Tombouctou et qui conforte son coté mystérieux.

Bon il faut reconnaître  que les jeunes filles s’habillaient à la  mode bamakoise, habits courts, pantalons plaqués, têtes fortement chargées de perruques ou d’ajouts de faux cheveux. Le canal de Kadhafi (oui lui-même!) avait été transformé en plage. A la descente des cours du soir nombreuses etaient les adolescents (filles et garçons) qui y allaient en  traversant le camp des gardes qui se trouve juste derrière le second cycle Essayouti, qui fait lui-même face à la grande mosquée (que les sardines -que dis-je, anesardine – voulaient dynamiter).

La religion n’a point dit de sanctionner une personne noire de peau et de ne prendre que de l’argent pour compenser la faute commise par celui qui est plutôt rouge – c’est aussi un terme malien  pour dire blanc et je le préfère je ne le vous cache pas. Ce n’est pas une fuite en avant mais j’évite ce que je n’aime pas !  un proverbe djerma qui di-il pas « Konou konou daye ma morou hari? Si tu ne veux pas être nu, tu ferais mieux d’éviter d’être au bord de l’eau » – mais il ne faut pas que je me perde dans une discussion inutile. Ces pseudo-djihadistes devaient avoir un autre livre –malsain n cette fois-ci!- différent du saint coran. L’islam n’était que prétexte et les femmes des proies faciles.

Une semaine avant l’arrivée triomphale de Hollande à Tombouctou, la ville était plongée dans le noir  et sans réseaux téléphoniques. Plus de coup de fil quotidien avec mes parents qui y sont. L’inquiétude me rongeait car mes deux parents y sont et non moins loin d’un de leur QG. Les islamistes étaient passés à une vitesse  supérieure en sabotant les antennes d’orange et de Malitel. Plus d’électricité  du tout – avant le courant venait vers vingt-heures pour être coupé à minuit précisément, et je me rappelle etre obligée d’attendre  plus de vingt heures de temps pour finir un travail avec internet.
les arrivants de Tombouctou m’apprirent que les djihadistes avaient dit aux hommes à la mosquée que les « amusements » -c’est-à-dire le fouet -était terminé : toute personne qui ose enfreindre leur charia sera directement tuée quelle que soit la faute qu’elle commettra (voile multicolore, transparent, parfumé, pantalon trop long, écouter de la musique, ajout aux cheveux -je les ai vu fouetter une fille  parce qu’un homme lui avait dit bonjour !).  Dorénavant la sanction est la peine de mort directe.  Ils affirment avoir remarqué l’insolence particulière des femmes de Tombouctou- j’espère qu’ils n’ont pas lu mon blog pour reprocher mon humour à toutes les femmes de Tombouctou quand même!- mais je sais quand même qu’elles –et moi- se sont beaucoup moquées des hommes quand ils se promenaient en pantalon manche courte sur ordre des salafistes et surtout que les femmes Bella  ne se sont pas laissée faire. Elles ont continué à porter leurs habits traditionnels malgré les coups de fouets et leur révolte d’un jour a fait le tour du net.

Les femmes de cette ville historique sont certainement les plus libres, et les plus chouchoutées du Mali. Quand la femme du sud se lève aux aurores pour s’atteler soit au commerce, soit aux travaux champêtres, les femmes de Tombouctou se lèvent tranquillement, prennent le temps de donner le petit déjeuner à leur mari et faire son thé. le marché de Tombouctou ne prend place qu’à partir de 10 h du matin.

Maintenant la liberté est retrouvée.  Et même mon petit neveu danse lorsque tu lui chantes : MALI ! MALI ! Parfois il ajoute YAYI ! YAYI et tape des mains.

OUF ! La France nous permet de rester maliens.

partout les deux drapeaux tricolores
Partout les deux drapeaux tricolores
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Auteur·e

faty

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